Le rendez-vous est donné pour le samedi en début d’après-midi, sous une météo exécrable, pour découvrir les dix sept équipages qui se retrouvent pour en découdre à plus de 100km/h sur la glace en catégorie Silhouette. Le tout avec une brochette de pilotes encore plus exclusive que jamais avec cinq issus de la Formule 1, dont le célèbre Alain Prost qui cour pour la seconde fois consécutive avec son Dacia Duster. Un plateau qui promet du grand spectacle puisque quatre pilotes présentent un certain potentiel de victoire, et que chacun d’entre eux se situent dans des équipes différentes. Autre particularité cette année, c’est la reconduite du Trophée Andros Electrique pour la seconde fois et où l’enjeu est de taille. Ce challenge se situe comme la première et seule compétition automobile officiellement 100% électrique, où Franck Lagorce est le metteur au point de ces petits buggys. Quoi de mieux que ces deux jours de présentations pour enfin pouvoir faire la comparaison entre ces deux types de moteurs ?!

Pour mes premiers baptêmes de piste en Trophée Andros, c’est Pierre Llorach qui sera mon « chauffeur » avec sa Clio N°9b puis, Alain Prost lui-même avec son Dacia Duster. La place du passager n’est pas prévue dans ces types d’engin et je me retrouve ainsi dans une position où le coup est plié avec le casque qui touche le plafond et le bras qui entoure un tube de l’arceau-cage. Le temps de faire les présentations avec Pierre que le commissaire de piste donne le feu vert. Le régime se maintien 4-5000tr/min et…mamaaaaaaan! L’expérience est simplement indescriptible. Le moteur hurle derrière le dos, ca vibre de partout, les rapports s’enchainent à la volée avec virilité. La poussé est fabuleuse et impressionnante sur ce revêtement. Le premier virage se présente. Appel/contre-appel, la voiture se retourne à près de 130° d’angle, pour une glisse dans le mauvais sens et on regarde le virage s’approcher par la vitre latérale. Les lois de la physique sont complètement bouleversées dans une maitrise qui parait naturelle. Ca serait presque facile…de se prendre le mur de neige de plein fouet. Une fois le point de corde atteint, le moment vécu à bord est n’a pas d’équivalences. Cela donne l’impression d’être dans ces petites voitures à friction chère à notre enfance. On fait tourner les roues à fond et on lâche. Et bien là, c’est pareil! Les 4 roues motrices tournent au rupteur pendant que le pilote monte quelques rapports pour jouer sur le couple et quand tous les clous on retrouvés leur esprit, ca repart de plus belle. Avec un coup de volant et une expérience comme celle du Saint-Chamonais, le baptême prend une dimension autrement plus « effrayante » et physique, et force le respect. Le respect que d’être assis aux cotés d’un pilote de son ampleur, sur une piste fraichement rebaptisé à son nom. Privilège poussé jusqu’au bout puisqu’en sortie de piste, Alain Prost m’accompagne en voiture (s’il vous plait) jusqu'à dans son stand, en temps normal à l’abri des regards de tous, même des journalistes. J’en profiterai pour discuter un peu plus avec lui et un de ses ingénieurs.

Cette folle journée se termine par une conférence de presse où l’accent est mit sur le Trophée Andros Electrique, suivie par une séance d’interview des pilotes pour enfin se terminer au chaud à l’auberge pour déguster une raclette dans l’ambiance fidèle au Trophée. En dehors des pistes et de la concurrence, tout le monde passe un moment dans la joie et la bonne humeur. En fait, cette ambiance donne l'impression que c'est une bande de copain qui s'organisent une sorte de (très) gros tournoi. Que cela continue !

Apres une longue soirée (et une courte nuit, cela va sans dire), la piste ensoleillée nous attend, ainsi que les sessions de baptêmes. Un manque se fait ressentir vis-à-vis des thermiques. Les sensations procurées par ces v6 3.0l de 350ch m’ont littéralement drogués. Mais le professionnalisme me rattrape et me pousse à aller découvrir ces voitures électriques. Depuis le temps que vous nous suivez sur Autorencontres, vous savez que ce type d’énergie pour l’automobile n’est pas ma tasse de thé. Trop fade ? Insuffisant pour nourrir la passion automobile ? A voir… Lors de la conférence de presse, Nicolas Prost a avoué être sceptique sur ce système là, pour finalement l’adopter, à en voir son classement au général la saison dernière. Pour ce coup d’essai, c’est Olivier Pernaut, fils du célèbre Jean-Pierre, qui m’emmène sur la glace (et me réveiller par la même occasion). Dans le cas de l’Andros, ces voitures là ont un déficit de 230ch, et deux roues motrices et directrices en moins. Du coup, « le pilotage s’avère plus fin, plus calme et plus naturel dans le sens où il faut jouer sur le transfert de masse et on maintien la dérive à l’accélérateur » m’explique Olivier. En gros comme une propulsion traditionnelle…sauf que le couple est disponible immédiatement, ce qui permet des reprises non négligeables sur ce type de surface. Toutefois le bruit strident issu du moteur électrique (qui donne l’impression d’être dans une grosse voiture radiocommandée) est limite agaçant.

Ce trophée se place donc comme une véritable vitrine technologique concernant la voiture électrique. Le mariage avec le sport auto serai même envisageable. Quoi qu’il en soit, ce baptême de piste a pu me faire glisser vers le même constat que Nicolas Prost. Mais ce qui ne m’empêche pas, pour l’instant, de prôner l’énergie thermique, où les sensations sont décuplées à souhait et où elle fait appel à tous les sens. Pour finir sur une note à propos du championnat en lui-même, l’Andros voit sa popularité en constante augmentation. Cette saison qui s’annonce palpitante ne devrait que suivre cette même voie. A ce propos, l’organisation a pris l’initiative de l’ouvrir au pari sportif, en partenariat avec le PMU, pour la grande finale au Stade de France le 5 mars 2011. L’idée devrait être reconduite sur l’ensemble de la saison 2011-2012. Alors, quels sont vos pronostics ?