Le premier rendez-vous est fixé pour le vendredi à 21h00 pour une soirée de bienvenue. J’avais déjà vu la Principauté de Monaco de nuit mais jamais en période de GP. Devant les yeux j’ai un défilé de sportives, de BCBG et autres bimbos clinquantes. Les gentlemen en smoking accompagnés de beautés en robe glamour se font de plus en plus rares. J’arrive donc devant ce fameux yacht. L’emplacement de ce dernier sur le port est juste parfait ; le premier de la ligne droite qui suit la chicane en sortie de tunnel. Je donne mon nom puis dépose mes chaussures avant de monter à bord. Ambiance ! La décoration est sobre et efficace avec des petites bougies et un jeu de lumière plaisant. Je me balade dans ce qui sera ma « maison » durant deux jours encore, afin d’y prendre mes marques pour être un peu plus à l’aise. Depuis la proue j’admire le port monégasque dans son ensemble, avec la multitude d’autres yachts, qui se transforment en mini boites de nuit l’espace d’une soirée. Marussia étant partenaire et sponsor de Virgin Racing, la visite des 2 pilotes s’est bien passée comme prévue avec une présentation et un échange questions/réponses entres ces derniers et les invités. Il se fait tard et je décide donc de rentrer. Plus loin sur le port, je croise une Marussia B1 poussiéreuse. « Oh un client est venu avec sa voiture ! ». Niveau communication c’est un peu tiré par les cheveux, mais je laisse le bénéfice du doute. Au même moment, Eddy Jordan me frôle l’épaule. Le temps de me rendre compte que c’était lui, qu’il était déjà loin.

La journée du samedi commence à 10h00 et je me réveil donc à 7h00 après une courte nuit. Le temps de prendre le train depuis Nice et de rejoindre l’hôtel Meridien à l’autre bout de la principauté que j’arrive à l’heure. J’entre dans ce fabuleux établissement pour rejoindre la digue d’embarquement qui se trouve plus loin. Je traverse le hall d’entrée, la piscine, la plage privée, et tout le monde me lance un bonjour souriant, sans aucune autre question. La navette pour le Mac Brew arrive. C’est un Wally, où les coques de sièges sont en carbone. A bord je suis aux petits soins avec notamment un plateau de fruits frais, qui le sont encore plus lorsqu’on n’a pas prit de petit déjeuner. La traversée du port vaut le détour elle aussi. C’est l’effervescence avec une foule de Zodiac qui assure les transferts, et le passage aux pieds des plus grands vaisseaux est vraiment impressionnant. Hier, dans la nuit et depuis la poupe, je n’avais pas vu « mon » yacht. Là, je me retrouve nez à nez avec lui…« Ah oui quand même ! ». Il est énorme avec une couleur bi-ton (bleu et blanc). Je me hisse à bord et file au dernier étage prendre place sous le soleil. La haut, je croise une tablette avec une bonbonnière remplie de boules Quies et de casques de chantiers. Je n’ai jamais entendu de F1 tourner et j’en viens à me poser des questions vu l’armada nécessaire pour les supporter. Quelques secondes après, les SafetyCar officielles (SLS et C63 AMG) passent. A l’accélération le bruit fait décoller les tympans et pourtant ce ne sont « que » des AMG !

11h00, et les premières Formule 1 s'élancent. Depuis Sainte-Dévote le bruit est insupportable et les conversations téléphoniques sont plus que difficiles. Depuis le yacht le spectacle sensoriel donne la chair de poule. Je ne vois rien mais je les entends bien jusqu’au Casino puis, plus rien... Le tunnel résonne et voilà qu’elles arrivent ! Passage lent de la chicane puis réaccélération en pleine charge. Pour le fun je n’ai pas mis de protections auditives. Ca décape bien comme il faut ! Il est 12h00. Le traiteur de choix propose un ensemble de mets excellents et un service irréprochable avec le souci du détail. L’après-midi se composera des qualifications des Formule 1 (partie intéressante puisque les pilotes donnent le maximum, ce qui améliore le spectacle) et de la seconde course de 30 tours des GP2. La journée sur le yacht finie, je regagne la terre ferme pour assister à la présentation des Marussia B1 et B2 sur l’esplanade du Grimaldi Forum, avec un discours du patron dans cette ambiance petits-fours/champagne qui plait tant, puis je me lance dans une séance photo improvisée jusqu’à la nuit tombante.

Dimanche matin, rebelote. « Tu connaitras le rythme métro-boulot-dodo tôt ou tard » m’a-t-on dit ! Quel dur métier. En revanche aujourd’hui ne ressemble pas à hier (et encore moins à demain, ca c’est sur), car c’est jour de course(s). A peine arrivé sur la digue d’embarquement au Méridien que la principauté résonne au son des flat-6 des 911 GT3 de la Porsche SuperCup. Etant impatient d’arriver à bord pour ne pas rater cette manche, je prends quand même plaisir à déguster ces fruits frais toujours de la partie. Une fois à bord je prépare le matériel photographique et commence la journée. La Porsche SuperCup sera suivie des Formule Renault dans la matinée. Du temps de midi, en attendant la course de F1, une Spyker Aileron fait des tours de circuits en guise de présentation et d'essai. Elle est simplement sublime, comme je l’avais rencontrée au salon de Genève, et encore plus dans ce coloris exotique. Le soleil tape fort et je trouve à porté de main un panier avec divers produits de beautés et de protection solaire. Vraiment tout est pensé pour le bien être des invités. Durant le repas, la foule se met à crier et acclamer. En suivant le son, je vois un semi’ officiel arriver. Sur la remorque se trouve tous les pilotes au départ de ce 68eme Grand Prix de Monaco. Moi aussi j’acclame…le courageux chauffeur à s’aventurer dans les petites rues monégasque. Quelques minutes après c’est au tour du Prince Albert de Monaco de faire un tour de piste à bord d’une Venturi Fetish. Ce Dimanche 16 Mai 2010 à 14h00 va marquer mon esprit pour toujours. Entendre 24 Formule 1 lancées à pleine charge en même temps dans ces rues urbaines est à vivre au moins une fois dans sa vie. L’ambiance est à son maximum. Les ponts des yachts sont pleins, comme les balcons des bâtiments environnants, pendant que certains se sont fait une tribune de fortune sur le rocher. A 16h00 la course prend fin sur une victoire de Mark Webber qui a dominé tout le long de la course. Bon sang, que le temps passe vite quand on vit ca de l'interieur. Dans le hurlement des cornes de yachts pour célébrer la fin, un groupe de personnes depuis une terrasse accroche au treuil de la grue d’évacuation une bouteille de champagne destinées aux commissaires de piste situés plus bas. Décidement unique cette ambiance !

Il est temps pour moi de rentrer. C’est sans doute le seul moment où on aimerai faire des heures supplémentaires. Sur la navette je savoure ces derniers moments d’une expérience unique. Sur le retour, un bouchon d’Orange jusqu’à Vienne va ajouter 2h30 de temps de parcours aux 5h théoriques. Je rentre à 2h00 du matin pour me lever 2h plus tard. Le retour à la réalité est fait, mais j’ai la tête encore pleine de souvenirs.