Je pourrai faire un résumé complet de toutes les nouveautés de cette édition 2010 dans l’optique d’un certain politiquement correct. Pour cela il existe une multitude de site rabâchant les bienfaits de l’électrique et de la conduite responsable. Mais à salon exceptionnel, voitures exceptionnelles. C’est donc tout naturellement vers ce domaine que va porter ma visite. Et puis chez Autorencontres nous sommes puristes et faisons de la résistance. Puristes à la fois de ce bon vieux moteur à explosion qui a accompagné l’Homme dans son développement depuis plus d’un siècle, et qui accessoirement distille les plaisirs même de l’automobile, et du but même de la voiture d’exception ou de sport qui est le plaisir. Résistant, à toute cette « propagande » quant à la vitesse et la voiture de sport « meurtrière ».

Pour être franc dès le début, je savais à peu prés à quoi m’attendre avant même d’entrer dans le salon. Le temps de me garer, de prendre la navette bus et d’arriver devant l’entrée principal, ce sont près de dix voitures (ou « pots de yaourt ») hybrides et électriques que j’ai croisées lors d’essais autour de Palexpo. De quoi faire peur ! En revanche, la place de l’exception est toujours présente, à en voir ces deux rare 911 SporClassic garées devant ma modeste voiture sur le parking, ou des différentes GT-R, Gallardo LP560, Panamera ou autres Boxster Spyder. Une synthèse de ce que présente cette édition ?

Descente du bus, pointage du laissez-passer, escalator et….waouh (ou Hall 1 et 2). Cette partie de Palexpo représente ce à quoi va porter ma visite. La réunion sur un espace donné des plus excitantes productions de l’automobile actuelle. Mon regard est instinctivement attiré par cette masse jaune toute en angles, la Chevrolet Camaro. Ce n’est pas une première mais cette Muscle car moderne vaut le detour dans cette livrée. On ouvre le bal par le premier cliché du salon. Ni une ni deux, je déambule jusqu’au stand Ferrari. Surprise ! Une 599 GTB verte dans les 2 sens du terme puisque, hormis sa couleur digne d’un Lacerta viridis, elle se veut écologique avec le système HY-KERS éprouvé en Formule1. Il consiste à récupérer de l’énergie à la décélération pour la restituer à l’accélération à travers un moteur électrique de 100ch (sans oublier le V12 essence de 611ch !). De plus, on pouvait découvrir une California, avec la technologie Start&Stop, qui fait ses preuves et qui est très à la mode dans le segment des citadines. L’alliance entre l’écologique et le plaisir serait-il possible sans verser dans le tout électrique ? Ferrari nous repond oui et j’approuve. Toutefois, la vue de la 458 Italia et de son V8 4.5l atmosphérique bouleverse les sens. Demi-tour sur soit même et c’est une toute autre vision du plaisir automobile que le peut voir : la Maserati GranCabrio. Un cabriolet quatre places sur base de GranTurismo, qui est déjà d’une beauté extraordinaire. L’Aston Martin DBS à du souci à se faire. Le groupe Volkswagen tien une grande place à travers le hall 1 et 2, à l’image de celle qu’il occupe dans le monde automobile. Direction donc chez Audi où trois nouveautés nous intéresse, le tout sous le signe du Quattro : la familiale RS6 Plus en série limitée (ici en définition break) de 580ch et capable d’atteindre 303km/h, le coupé RS5 avec le V8 extrapolé de la R8 et porté à 450ch et enfin la R8 V10 Spyder, d’une beauté extraordinaire, de 525ch et donné pour 313km/h. Je sens qu’au ministère de l’intérieur on fait la moue (ou on sourit selon qu’on pense à tout ces pauvres propriétaires qui risque de passer au JT de 20h pour excès de vitesse)! Ensuite on se dirige du coté de Lamborghini. La campagne marketing qui mise sur la férocité est en parfaite adéquation avec la marque, même si on peut dire qu’il s’agit d’Audi plus sportive. Une Murcielago LP670-4 SuperVeloce (ouf !) grise souris et une Gallardo LP560-4 Spyder grise anthracite encadre la magnifique Gallardo LP570-4 SuperLeggera. Vert Fluo (tien encore ce lézard d’Europe de l’Est mais qui ici ne signifie pas écologique), appendices aérodynamique proéminents, quatre lance-roquettes en guise d’échappement,…l’impact visuel est saisissant. Chez Bentley, cet impact l’est autant, mais d’une autre manière « n’est ce pas Fa... ». Gauche, droite, mais où est donc mon assistant photo. Ah, il est là, toujours devant cette Gallardo verte qui capte son attention. A moins que ce soit Monica … Un coup de fil et il revient. Ce n’est pas tout, mais on travail ! Comme je disais, chez Bentley on a une autre vision du sport, à l’image de cette Continental GTC Supersport muée par un W12 Biturbo de 630ch et faisant filer ses 2,4tonnes jusqu’à 325km/h. Un véritable yacht sur quatre roues. Quant à la nouvelle Mulsanne, elle se rapproche du jet privé tout confort. Autre firme luxueuse du groupe, Bugatti, qui présente sa Veyron GranSport et qui expose les entrailles de cette dernière depuis le châssis nu jusqu’au W16 quadri-turbo de 1001ch consommant 100 litres aux 100km à 400km/h…Aie ! 22, 22 v’là Greenpeace.

A moins qu’ils soient déjà chez Pagani qui présente deux versions de l’exclusive Zonda : la Cinque Roadster (limitée à cinque exemplaires) et la Tricolore (limitée à trois exemplaires) avec 678ch et 680ch respectivement et totalisant à elle-deux, 2,1 millions d’Euros ! Un petit tour chez le concurrent venu de Suède, Koenigsegg, qui dévoile sa sublime Agera forte de 910ch et qui tutoie les 390km/h. En face, sa grande sœur, la CCXR version Platinuss E100 Special de 1018ch ! Spyker était présent avec la déjà connue C8 Aileron, l’une des plus belle voiture à mes yeux, et sa version Spyder. Ses clins d’œil au passé de constructeur d’avions de 1ere guerre mondiale avec ses cuirs et panneaux d’aluminium bouchonné sont du plus bel effet. Le temps de finir de rêver et je me dirige vers l’allemand Gumpert qui se détache littéralement du style précédent. Là c’est plutôt proto des 24h du Mans avec les deux Appolo S noire et blanche. Cette version 2010 délivre 750ch à travers un V8 4.2l Audi, soit un rendement de 180ch/l ! En parlant d’origine mécanique justement, ce quatuor exotique sait manier la question du bout des doigts. Mis à part Koenigsegg, ils piochent tous leurs mécaniques chez d’autres constructeurs de grande diffusion. Pagani a un accord avec Mercedes AMG, Spyker et Gumpert se fournissent chez Audi. Je continue à marcher à travers ces halls 1 & 2 en quête de prestige (difficile de faire plus fort après ce début de visite). Je remarque qu’il y a une multitude de préparateurs qui se lâchent sur la Porsche Panamera, ou du moins ce qui était une Panamera. Cela va des kits carrosseries les plus « originaux » comme peut le faire FabDesign ou certains un poil plus sobre comme chez TechArt ou Mansory, habitués pourtant à faire plus extravagant.pas le temps de finir que midi pointe son nez. Je ne cours pas pour aller prendre un sandwich, mais plutôt pour assister à un événement Seat avec la présence de Shakira.

On descend les escaliers qui nous mènent aux halls 4,5 et 6. Mise à part quelques firmes qui se détachent du lot d’après ces typiques panneaux pendus au plafond, d’autres ne crée pas l’émotion à vu d’œil. En revanche, dès le début, on tombe nez à nez avec le stand Brabus qui est connu pour faire des transplantation au chausse-pied dans les voitures de la firme à l’étoile comme cette E coupé V12 ou l’impressionnante Bullit, une C avec un V12 BiTurbo de 720ch. Autre préparateur de renom, Hamann, présent avec une belle Ferrari California blanche. Autant la version de série ne m’avait pas tapée dans l’œil, mais là l’exercice est très bien réalisé. Au même titre que NovitecRosso, qui ne jure que par le compresseur, avec sa vision de la 599 GTB, de la California et de la 430 Scuderia. Je prends le plan et je vois que j’oublie un petit hall 3 bien caché qui se nomme … pavillon vert. Je m’y dirige timidement et la seule chose intéressante est le stand RUF. Préparateur allemand de Porsche dont les productions partent à la chasse aux records de vitesse, il est cette année plus vert que jamais avec une 997 Targa Greenster propulsée à l’électricité. Par contre se tien à coté une autre 997 qui abandonne le Flat-6 pour un V8 maison en porte-à-faux arrière. Coup de cœur ! En retournant vers la suite logique de la visite de hall en hall, je remarque une impressionnante automobile de 1928. Ca me rappel celles que l’on peut croiser lors du Concours d’Elégance de Peeble Beach. Evidemment, il s’agit d’une Hispano-Suiza, firme crée en 1904, connue pour ses moteurs d’avions. Devant les yeux nous avons aussi la version 2010 nommée Granturismo qui n’est autre qu’une R8 recarrossée et portée à 750ch et à 700 000 Euros. Direction Porsche avec un crochet par Aston Martin, où l’élégante berline Rapide est exposé, à coté d’une Toyota IQ (non ce n’est pas une blague) là aussi recarrossée aux normes Aston Martin : calandre évocatrice, cuir surpiqué, console centrale laquée,… Le pari est réussi à en voir le nombre de dames gravitant autour de cette Cygnet, alors que Monsieur questionne le représentant à propos de la Rapide. On change de monde pour Porsche. Pas la peine de présenter la marque aux palmarès sportif et aux productions routières exceptionnels. Mais là, la marque allemande présente la sulfureuse 918 Spyder Concept, muée par un V8 3.4l de 500ch, lui-même accouplé à deux moteurs électriques qui totalisent 218ch. Au total, 700ch pour une consommation de 3l/100km en usage normal. Cette technologie hybride est reprise par la Porsche GT3R qui dispose du système KERS et qui fournit, comme un overboost, 160ch supplémentaire durant six secondes. Ce système devrait faire ses preuves lors des prochaines 24h du Nurburgring. En continuant, on découvre comme chaque année, les créations plus ou moins décalées de Mansory, suite à la demande de clients. Ainsi on pouvait admirer la Cyrus, une DBS tout en carbone à reflets dorés, une Panamera retouchée, une Rolls-Royce Ghost bleue avec des éléments de carrosserie dans les tons or ou un Mercedes G également tout en carbone avec un kit carrosserie qui n’est pas des plus adapté à sa philosophie mais dont le rendu final ne me choque pas. A propos de Mercedes, sur leur stand il n’y avait pas de nouveautés exclusives hormis une SLS AMG. De même chez BMW, qui était présent avec une M3 bien cachée et une armada de véhicule écologique (Efficients Dynamics) sur les devant de la scène. Sur le chemin du retour, je passe chez Citroën. Une firme connaissant un renouveau certain en termes de design. D’ailleurs, le concept Survolt, qui port bien son nom puisqu’il se veut sportif et électrique, était de toute beauté. En espérant une mise en production… Dernier arrêt, la zone Toyota/Lexus, au centre de tous les débats médiatiques concernant la fiabilité des modèles du groupe. Loin d’être timide, une Lexus LF-A était fièrement exposée aux cotés de voitures et concept hybride ou tout électrique. Cette supercar se veut la concurrente de quelques Gallardo ou 458 Italia puisqu’elle dispose d’un V10 de 560ch.

Ma visite touche à sa fin et ma conclusion est plutôt positive vis-à-vis du contexte politico-écologique actuel. Si je devais renommer cette édition, ca serait le Salon de la pile (Energizer ou Duracel, comme vous voulez). Tous, hormis quelques résistants, apporte une touche écologique à leur marketing ou produit. Toutefois, j’admire cet effort fait par les constructeurs pour faire avancer la technologie. De plus, d’un point de vue stylistique et plus ou moins technique, l’électricité et la sportivité se marient relativement bien. Mais dans ma vision de puriste et à en voir le nombre de nouveautés sportive sans aucun moteur électrique, le moteur thermique restera l’essence même du plaisir automobile. De plus, les constructeurs n’hésitent pas à créer des machines de plus en plus puissantes et rapides, et le revendiquent haut et fort. Réellement utilisables à 100% sur route ouverte ? Pas sur. Mais la passion est omniprésente et à encore de beaux jours devant elle.